GOTS, OCS, Fairtrade : bien comprendre les labels du coton

 

Il est tentant de penser que les fibres naturelles, comme le coton, sont meilleures pour la santé et l’environnement que les matières synthétiques. Mais ce n’est pas si simple !

 

 

La culture du coton est une catastrophe environnementale

  1. Produit majoritairement en Inde et en Chine, le coton parcourt des milliers de kilomètres pour venir jusqu’à nous.
  2. Sa culture est l’une de celles qui utilisent le plus de pesticides et d’engrais, ce qui cause des contaminations des sols et des eaux, et des maladies chez les producteurs.
  3. Il faut 5000 l d’eau pour produire 1 kg de coton, et pour cela on n’hésite pas, à assécher des lacs ou détourner des rivières, causant ainsi un grave tort à la biodiversité… et aux populations locales.
  4. Par ailleurs, la réglementation du travail dans les pays producteurs est très peu contraignante, ce qui permet aux grandes firmes de la mode de mettre sur le marché des t-shirts à 2 euros, en sous-payant les travailleurs. 

De plus en plus informés, les consommateurs demandent à pouvoir acheter des produits plus respectueux de l’Homme et de l’environnement. C’est pourquoi une floppée de labels du coton, et autres certificationsn ont fleuri ces dernières années sur les étiquettes : Coton Bio OCS, Coton Fairtrade, GOTS, Better Cotton Initiative, EcoLabel….

 

Comment s’y retrouver ?

Tout d’abord, toutes les certifications ne s’intéressent pas toutes à la même chose :

  • certaines visent les conditions de production (rémunération des producteurs, conditions de travail),
  • d’autres ne s’intéressent qu’aux matières premières utilisés (bio ? pas bio ? OGM ?),
  • d’autres à la toxicité des produits utilisés dans les usines.

Sous une même étiquette « durable », on peut donc avoir des vêtements très différents.

Ces certifications sont aussi plus ou moins contraignantes : leurs critères sont souvent vagues, sans règles de contrôle très précises, et souvent basées sur l’auto-évaluation. Elles sont alors plutôt des recommandations, sans grand effet sur les pratiques.

Par ailleurs, nombre de ces labels du coton sont financés par les grandes sociétés de la « fast fashion », dans le but de rassurer leurs consommateurs, voire d’augmenter leurs prix. Elles encouragent alors des cahiers des charges imprécis, parfois trompeurs, pour ne pas être trop gênées dans leurs activités, tout en surfant sur la vague « éthique » ou « durable » (cette dérive est dénoncée par le rapport La fausse promesse de la certification – Changing Market Foundation – 2018).

 

Chez EcoBébé, on vous parlera des labels suivants

GOTS  : Le « Global Organic Textile Standard » (GOTS) est pour nous la meilleure certification, car la plus complète. Elle couvre les aspects environnementaux, de la culture (pas d’OGM, de pesticide, d’engrais synthétique, contrôle de la gestion de l’eau) à la confection des vêtements (tissage, teinture, traitement du textile, confection). Pour être certifié GOTS, un vêtement doit contenir 95% de fibres « bio », en comptant les étiquettes, les fermetures éclairs, et tous les éléments de décoration. Pour pouvoir afficher l’étiquette GOTS les marques doivent fournir des rapports de laboratoires indépendants prouvant qu’il n’y a pas de trace d’OGM dans l’ADN des cotons utilisés, ni de traces de pesticides et autres produits chimiques toxiques. GOTS garantit également les aspects sociaux : respect des principes de l’organisation internationale du travail (travail des enfants, heures supplémentaires, salaires décents) à toutes les étapes, du champ à l’atelier de confection.

 

OCS : Beaucoup moins complète que GOTS la certification OCS (Organic Content Standard) garantit que le coton est cultivé sans OGM, sans engrais ni pesticides chimiques. Elle met en place une procédure de traçabilité depuis le champ jusqu’à l’usine qui utilise la fibre.

 

Nos recommandations si on veut consommer éthique et écologique

N’acheter que ce dont on a besoin : nos armoires sont pleines, nous avons de quoi nous vêtir pendant plusieurs vies. Et on sait que l’arrivée d’un bébé est propice à cette fièvre du shopping : on a tous donné ces cadeaux de naissance jamais portés, ou ces vêtements achetés d’avance alors que bébé a grandi plus vite que prévu…

Acheter d’occasion : les milliers de litre d’eau qui ont servi à la production d’un vêtement ne méritent-ils pas qu’on le porte un peu plus que 2 ou 3 fois ? Pour les vêtements de bébé et les couches lavables, le marché de l’occasion se porte très bien (bourses de puériculture, dépôt-vente, sites de petites annonces en ligne, donneries), n’hésitez pas !

Eviter autant que possible les grandes marques de prêt-à-porter : elles écrasent les prix mais aussi les salaires de leurs travailleurs. Privilégiez la qualité plutôt que la quantité !

Déjà vous aurez fait beaucoup, pour l’homme et pour l’environnement !

 

Et si vous voulez être sûr que votre coton est cultivé sans pesticides, que le vêtement est fabriqué sans produits chimiques et dans des conditions décentes, optez pour un vêtement avec un des labels du coton bio (OCS ou GOTS) + équitable (par exemple Fairtrade).

 

Pour aller plus loin
Quelle matière pour la meilleure absorption ?
Panorama assez complet des labels, par Kalani, marque de linge de lit : Pourquoi tous les cotons ne sont pas égaux
Autre panorama, des labels par Consoglobe, webzine spécialisé sur la consommation : Coton équitable : à quels labels se fier ?
Le reportage de Cash Investigation (France 2) : Coton : l’envers de nos t-shirts
L’extrait de l’Emission pour la Terre (France 2) qui raconte le (très long) parcours d’un jean.